Né à Marseille (1985), vit et travaille à Marseille. Jacques Sorrentini Zibjan est artiste, cinéaste et musicien. Il fait des études d’ingénieur à l’École Centrale de Marseille, puis un Doctorat de Physique à l’Institut Fresnel (CNRS x AMU), pendant lequel il commence à pratiquer la photographie et la création sonore. Pour approfondir ces pratiques, il passe ensuite par l’École de photographie d’Arles et l’École de cinéma documentaire de Lussas. Son travail se décline aujourd’hui sous la forme d’installations, de pièces sonores et de films qui ont été montrés dans des expositions et des festivals en France, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis, en Colombie et en Uruguay. En 2025 il est artiste invité du programme de coopération écumes piloté par dos mares.

Mon travail prend comme point de départ l’étude critique des mécanismes qui constituent la «normalité» dans l'espace occidental, notion que j’envisage comme un processus d’effacement des paradigmes implicites. Ainsi l’imaginaire colonial, le divertissement, les médias, les rites et les croyances figurent parmi mes obsessions. En écho à la notion d’ancestralité d’Arturo Escobar selon laquelle la capacité d'un groupe social à fabriquer du commun dépend de son rapport au passé, je procède par excavations, collecte d’archives et prélèvements, autant de fragments que je déplace de leur sens usuel par le réassemblage. Mon rapport à l’image est fortement lié aux pratiques argentiques. La matérialité du support et sa fragilité renforcent pour moi la relation que l’image entretient au réel qu’elle entend représenter. Mon positionnement prend souvent la forme du pas de côté, permettant à l’humour d’affleurer, refusant à celui.celle qui regarde une totale immersion, le.la convoquant au contraire dans un rôle actif pour distinguer le documentaire de la fiction, l’événement de l’accident, le raisonnable de l’absurde. Ainsi, c’est l’acte de représentation lui-même qui se trouve mis en réflexion.